Maudit chiffre "6"

Bonjour à toutes et tous,

Il y a 2 mois, l’équipe nationale de foot du Cameroun, les lions indomptables étaient tenus en échec à Yaoundé par les pharaons d’Egypte, et rataient ainsi l’occasion de se qualifier pour la 5^ème fois consécutive à une phase finale de la coupe du monde, celle de 2006 en Allemagne.
Il faut dire que le chiffre six ne porte pas toujours chance aux lions. Un bref retour en arrière nous éclairera mieux.
En 1982, les lions emmenés par Milla, Nkono, Tokoto, Kaham et tous les autres, participent à la 1^ère phase finale de la coupe du monde de leur histoire et rentre invaincu, après avoir tenu en échec le futur champion du monde. Le 6 novembre de la même année, Paul Biya devient Président de la République Unie du Cameroun.
Le 6 avril 1984, il y a coup d’état au Cameroun, un coup d’état sanglant manqué. Quelques mois plus tard, les lions remportent leur 1^ère coupe d’Afrique des nations (CAN).
En 1986, les lions, finalistes de la CAN en Egypte, contre les Pharaons, perdent, hélas aux tirs au but. Ils seront absents au Mexique où se déroule la phase finale de la coupe du monde 86, éliminés par la Zambie de Kalusha Bwalia.
Il n y aura plus de coupe du monde organisée dans une année se terminant par le chiffre 6, les lions participeront à toute les phases finale jusqu’en 2002, gagneront au passage 3 CAN. Paul Biya toujours président profite au maximum de ces victoires, cite très souvent les lions en exemple et demande très souvent aux Camerounais de faire comme ces derniers, sans pouvoir lui-même leur offrir un simple stade pour leurs entraînements. Comme eux, il faut faire des sacrifices pour son pays, rien de plus.
Et puis, arrivent les éliminatoires de la coupe du monde 2006 en Allemagne. Les lions, après un départ catastrophique, vont remonter la pente et se classer 1^er de leur poule avant le dernier match contre l’Egypte.  Le 08 octobre 2005, à Yaoundé, en terre Camerounaise, les lions vont faire match nul face au pharaon, perdre leur place de leader et manquer la qualification à la coupe du monde 2006. On trouva comme d’habitude un bouc émissaire et la vie continua.
La réalité est hélas toute autre. Car depuis 23 ans, les lions indomptables du Cameroun ont hissé le drapeau camerounais sur presque tous les grands stades de foot et fait connaître le Cameroun jusque dans les régions les plus reculées de notre planète.
Depuis 23 ans, Paul Biya est président de la république du Cameroun, a été en 2004 réélu pour un autre septennat, le dernier, jusqu’en 2011. En 2010, en Afrique du sud, il aura peut-être l’occasion, la dernière en tant que chef de l’Etat, d’accompagner les lions à la 1^ère phase finale de la coupe du monde organisée en Afrique. Pour se faire, il faudra investir dans les infrastructures de football, il faudra également mieux encadrer l’équipe des lions. Depuis 23 ans, et malgré toutes les victoires de cette équipe nationale, elle livre ses matchs à domicile sur un stade qui ne répond plus aux normes des stades modernes de football. Cette courageuse équipe n’a même pas un stade où elle peut s’entraîner sereinement. Lors du match du 08 octobre 2005, l’adversaire des lions n’était point les Pharaons d’Egypte mais plutôt l’aire de jeux du stade Ahmadou Ahidjo. Les talentueux joueurs camerounais étaient incapables de développer leur jeu sur gazon qui ressemblait plus à un champ de patate.
Le manque d’infrastructure moderne de sport est un gros handicap pour le sport camerounais en général et le football en particulier. Pour pouvoir aller plus haut dans le domaine du sport et même d’ailleurs dans tous les domaines, le Cameroun devrait moderniser ses infrastructures et surtout la gestion de son patrimoine. Ce n’est hélas pas le cas en ce moment et c’est une honte, une grande honte et une grande tristesse.
Le Cameroun ne sera pas à la coupe du monde en 2006, elle sera en finale de la CAN en Egypte et perdra aux tirs au but face aux pharaons comme en 1986.

Le Cameroun, à mon humble avis, mérite mieux, beaucoup mieux.

A bientôt

SFS